
Il y a un peu plus de 2000 ans un sauveur nous était né à Bethléem.
Il y a un peu moins de 61 ans un autre sauveur nous est né à Neuilly sur seine.
Dominique, apparaît aujourd’hui à la fois comme le sauveur du parti socialiste et de la France.
Homme fort brillant, artisan des 35 heures sous le gouvernement Jospin, il a porté la bonne parole à la tète du FMI, au nom de la France.
La bonne parole, oserais je le préciser, outre les fameuses 35 heures, dont on connait le résultat catastrophique sur le plan économique, s’agrémente à la fois de l’encouragement à la réduction des dépenses de l’état à travers la diminution des fonctionnaires, une coupe drastique dans les budgets sociaux de nos pays développés, bref, une bonne parole typiquement de droite NON ????
Je reconnais que c’est l’homme providentiel d’une gauche éligible par défaut (à paraitre sur mon blog « Sarkozy ou les rendez-vous manqués ») mais qui à mon sens ne peut se prévaloir d’une sensibilité socialiste, ou alors au socialisme blairiste.
J’attends avec impatience le détail de son programme, et surtout avec non moins de curiosité le vote de ceux qui ont défilé dans nos rues depuis quelques années en se battant contre le relèvement de l’âge de la retraite, contre les cadeaux faits aux banques, contre les baisses de cotisations consenties aux entreprises, bref ceux qui depuis tant d’années manifestent contre une économie profondément libérale qui est dans les faits ce qu’impose Mr Strauss Kahn à la tète du FMI, à l’ensemble des pays du monde.
Le plus marrant et je préfère l’écrire est que les deux organismes internationaux, chantre du libéralisme, que sont à la fois le FMI et l’OMC sont dirigés par deux éminents membres du parti socialiste Français que sont respectivement DSK, et Pascal LAMY, ce qui sous-entend que ces gens là peuvent être compétents sur le plan international, mais à mon avis décevants sur les attentes de leurs électeurs.
Comment concilier en effet un discours pro libéral dans le monde et un discours social en France.
Que ceux qui vont voter pour DSK puissent s’attendre demain en cas de victoire à un assouplissement de la politique économique suivie depuis 5 ans risquent à mon avis de déchanter, si par hasard, ils prenaient le temps de réfléchir, ce qui reste à prouver.
L’imposture du parti socialiste, réside dans cette ambivalence, ou on regroupe au sein d’un même parti des gens comme Emmanuelli, Montebourg, Hamon, Valls, et DSK qui n’ont rien en commun sinon une même carte de parti, mais avec un programme économique et social aux antipodes les uns des autres.
Je sais que de la diversité, nait la richesse, mais à ce niveau là, ça devient de l imposture.
Comment faire croire aux gens un peu, ou à peine intelligents, qu’il peut tenir un discours différent en France que celui qu’il a tenu au Portugal, en Irlande, en Espagne, ou en Grèce, et ce pour ne parler que des pays Européens.
Hier encore je me souviens de Mme Aubry qui présentait Mr Zapatero comme un modèle du socialisme en Europe, (dont d’ailleurs la première mesure prise au moment de sa réélection a été de supprimer l’ISF) dont on voit les résultats aujourd’hui, dans un pays manifestement présenté à l'époque comme modèle de l’Europe sociale.
Il est vrai compte tenu de la faillite politique du Président actuel, aidée en cela par une crise sans précédent, que DSK puisse apparaitre comme un sauveur.
DSK ne pourra faire qu’une politique très proche de celle qui a été suivie depuis 5 ans et tout discours tendant à faire croire le contraire est une imposture d’un parti qui a déjà par le passé montré ses limites, un parti qui se débat entre une social démocratie dont on ne veut pas dire le nom, un socialisme dans les discours qui est vite abandonné dans les faits, bref, un parti sans courage, sans programme, sans idéologie, sans âme et qui ne peut comme d’habitude nous amener qu’a une faillite certaine, car sa seule chance d’accéder au pouvoir aujourd’hui, c’est le rejet du Président actuel, et ce qui me désole, c’est qu’une nouvelle fois, nous risquons d’avoir ce » parti imposteur » au pouvoir par défaut, avec toutes les conséquences néfastes que cela peut engendrer.
Qu’un jour ses dirigeants aient le courage et la volonté d’aborder d’une manière pragmatique les réformes indispensables à notre économie, et à nos comportements, comme l’a fait à son époque Michel ROCARD, comme peut le faire aujourd’hui, Manuel VALLS, et je souscrirais à leurs discours et à leur programme ; mais qu’on ose nous présenter DSK, comme notre sauveur avec sur son affiche électorale une rose au poing, et nous donner comme slogan prévisible qu’il nous faut aller au-delà du possible (voir canal +)me semble une nouvelle fois la parfaite imposture d’un parti vide de toute idée et de toutes propositions réellement sincères.
Daniel VIDAL