Ha je me souviens le 10 mai 1981, à l’apparition de la tête de François Mitterrand sur les écrans de télé, j’ai
été parmi ceux qui ont essuyé une larme sur leur visage.
Quelle joie à ce moment la de me dire que le peuple avait enfin écarté de la présidence une Nomenklatura
énarque et qui plus est noble, aux destinées de notre belle France.
Le rêve était devenu réalité.
Le « Mitterrand du soleil » est resté dans toutes les mémoires, et rien ne devenait impossible à cet homme
devenu enfin Président, face à une caste au pouvoir depuis si longtemps.
En 1988, tout était déjà différent, sans conviction, sans espoirs, le vote a été contre le premier ministre de
l’époque et non pour redémarrer un septennat socialiste, d’autant qu’entre le discours et la réalité des faits,
le mot socialisme qui me faisait tant rêver, s’est effacé face à la réalité de la situation, et surtout de
l’expérience de beaucoup d’autres pays.
Je passerais très vite sur les élections suivantes, ou rien sinon le pire avec Jospin a été fait, et seulement en
2007, nous avons pu retrouver un discours innovant, volontaire, et fort de la part d’un candidat qui
apparaissait à l’époque plus à même de nous préparer aux défis futurs que la présidente de « chabichou
TM », et d’une non moins « nomenklatura » de hauts fonctionnaires et de très sympathiques bobos ….
Surprises, déceptions, regrets, incompréhension devant cette volonté de désacraliser la fonction
présidentielle, mais en même temps admiration pour l’ensemble des réformes accomplies, la résistance de
notre pays face à la crise tout simplement, et la reconnaissance aujourd’hui pour un bilan, non seulement
défendable, mais qui devrait être un modèle, par rapport aux résultats et à la situation des autres pays
européens confrontés à la même crise, et surtout face à un véritable lynchage médiatique, organisé par
l’ensemble des bien-pensants "gauchos" de notre belle république.
Ceux qui sont meilleurs que nous, sont ceux qui ont engagé les réformes que Sarkozy a fait depuis 2007,
et qui sont en place dans ces pays depuis le début des années 2000, y compris l’Allemagne socialiste d’alors.
A la veille du premier tour, et depuis maintenant presque 5 ans, le seul mot d’ordre, c’est « Haro sur le
Sarkozy « sans réflexions, sans savoir les conséquences de l’application même partielle du programme PS,
ou du moins ce qu’on en devine, car le flou est de mise en ce domaine, comme l’est son candidat.
Haro sur le président sortant, sans analyser la simple philosophie des idées socialistes, et encore moins en
imaginant Mr Hollande essayant de décider quelque chose, ce qui serait enfin novateur en la matière.
Après tout, convenons en, la victoire de François Hollande serait une excellente chose pour notre société, et
pour notre vie.
En effet, depuis 5 ans maintenant, quels temps perdus en discussions, en manifestations, en grèves, pour
mettre en place des réformes indispensables, que les autres , en bonne santé économique ont fait depuis si
longtemps, et la victoire des socialistes, permettraient je crois de nous enfoncer dans une crise à la fois
économique, sociale et morale d’une violence inouïe, qui serait un bienfait pour notre pays, car après tout,
au fond du gouffre, nous ne pourrions que remonter, en comprenant enfin ,que les discours mous, les
atermoiements, les hésitations, et surtout l’idée d’un état encore plus présent, sont des notions d’un passé
révolu, et qui n’est plus du tout à la mesure de la crise que nous traversons.
L’exemple de nations comme l’Espagne ou le Portugal devrait nous servir de leçons, et pourtant, le vote se
focalisera, j’en ai bien peur, juste sur un rejet viscéral du président sortant.
Donc l’espoir un peu fou que sarko puisse être réélu, avec la certitude que le « tsunami Hollande »
par défaut, nous aura tellement mis à bas, qu’une nouvelle classe politique enfin responsable et digne de
ce nom pourra reconstruire sur les ruines socialistes, notre pays non pour nous mais surtout pour nos
enfants.
Daniel VIDAL