Je t’assure je l ai aime comme un fou cette salope, et ils ont raison de dire que je l’aimerais jusqu'à la fin de ma vie, mais quand tu as des choix à faire, regarde notre Empereur avec Joséphine….
30 ans que je dois l’aimer, toujours fidèle, ho peut être quelques escapades fugitives chez des cousines, plus ou moins proches, mais jamais de brunes, jamais de mentholées, toujours des blondes.
C’est au lycée que ça avait commencé, grâce à une s…. aussi mais à deux jambes celle la, qui me trouvait trop jeune, trop con, alors pour lui montrer qu’elle se trompe tu vas chercher les plus fortes les plus chères, les plus classes, les plus tout, bref les DUNHILL.
Je me souviens au début, entre nous ce n’était pas facile, j’en avais même les larmes aux yeux, et petit à petit on s’est habitué l’un à l’autre.
Dans ma tète, elle avait remplacé ce que j’aimais le plus avant, à savoir, courir, suer, faire du sport, par plaisir, et puis à la place de temps passé sur les stades, ce fut le temps passé au bar, sur la terrasse, un verre de Ricard dans une main et ma dunhill dans l’autre.
Ha putain d’Alfred ; Hé oui Alfred Dunhill, qui depuis 30 ans m’accompagne dans ma vie de tous les jours.
Depuis 30 ans que sans relâche j’inhale au gré de mon humeur, de mon envie, de mes états d’âme, Alfred, qui depuis 30 ans m’empoisonne doucement mais surement, et tout en le sachant c’est avec délice, pendant trente ans que j’ai attendu de pouvoir fumer la suivante.
Mais tout à une fin, et cela fait une semaine que je regarde la couleur de ton paquet dans le tiroir, une semaine que je tousse comme un malade pour cracher tout ce que j ai fumé en trente ans, une semaine que je les sens se consumer quand c’est madame qui fume, et une semaine que je me dis que je tiens enfin le bon bout.
Tu redécouvres des odeurs déjà, des goûts aussi très importants les goûts, tu as l’impression que ton sang enfin ne charrie plus toute les saloperies qu’ils foutent pour que tu continues à cloper ;
pourtant l’envie est la, tu la sens, tu la vois, c’est ce qui te sauve car tu sais qu’a tout moment, elle va te manquer, ca va être fugitif, très fort mais fugitif, et effectivement pas forcement au moment ou tu en ressens le plus de besoin, mais au contraire celui ou tu baisses la garde, face à ton corps qui va demander sa dose, et c’est la le combat qu’ il faut que tu gagnes.
Donc je l’aimais oui, et j’ai décidé que des maintenant elle ne ferait plus partie des 30 prochaines années de ma vie, en espérant que ce ne soit pas trop tard.
Daniel