Je les voyais autour de moi essayant par tous les moyens disponibles de me ramener à la vie.
Certains écrits ont montré sans pour autant que l’on puisse y croire, qu’au moment de ton grand voyage, tu te vois au-dessus de ton corps, et de toute la force de ce qui te reste de vie, tu fais confiance en ces hommes dont le métier est de sauver, pompiers, infirmiers, docteurs, bref toute la panoplie que tu espères et redoutes à la fois un jour de rencontrer.
Et pourtant ils étaient la, autour de la carcasse encore fumante de ma slk adorée, en essayant de m’extraire de cet amas de tôle qui m’empêchait à la fois de bouger, de respirer, et surtout de comprendre pourquoi j’en étais arrivé là.
J’avais encore conscience de leurs efforts, mais leurs commentaires me laissaient peu d’espoir sur mon devenir ; ils poussaient même le vice si je puis m’exprimer ainsi, a regretter qu’une telle mécanique ait pu être entre les mains d’ un conducteur aussi inconscient, car si j'étais encore de ce monde, je savais que les occupants de la fameuse Twingo n’avaient plus besoin d’aucuns soins ; égoïstement ceci me rassurait car toute leur énergie allait se monopoliser pour me maintenir en vie, moi et pas les autres.
J’ai appris à ce moment la que ton cerveau et que ta conscience demeurent en parfait état de fonctionnement alors que les fonctions vitales de ton corps petit à petit se mettent en protection, et tout ce que la science a pu nous apprendre était remis en cause à cet instant, car manifestement cliniquement mort, je vivais encore.
Mon cerveau a su à moment donné que mon cœur s’est arrêté. C est cela la mort ? J’avais toujours entendu dire que le cœur maintenait le cerveau en vie et la, miracle si j’ose dire, mon cœur ne fonctionnait plus mais mon cerveau existait encore, ma conscience d’être humain perdurait, j ai du admettre qu'il était mon âme, et que celle ci vivait, et qu’enfin le mystère de la mort, je le connaissais peut être.
Mon enveloppe charnelle n’existait plus en tant que telle, mais mon âme-cerveau voyait tout ce qui se passait autour de moi, et ce fut un soulagement profond de savoir que l’existence de l’âme était une réalité, et surtout survivait, ce qui me confortait dans l’idée que j avais eu raison de croire .
Sentiment frustrant, car si ton cerveau, ou sa partie que je nomme âme fonctionne, pourquoi ne suis-je pas capable de vivre ?
Dans ces instants je n ai pas revu comme on a l’habitude de le préciser tout mon passé, je n’ai pas revécu en peu de temps tous ces bons moments de vie, j’étais simplement la, entre les mains de professionnels qui me sortaient enfin de cette magnifique mécanique qui m’avait ôté la vie, mais je restais conscient dans une sorte de rêve, à la fois de ma mort et de ma nouvelle vie.
Egoïstement, c’était un instant jouissif, partagé entre le regret de ne plus vivre comme je l avais fait, et de savoir ou d imaginer ce qui allait se passer après.
La conscience de mon existence particulière me confortait encore une fois que la mort n’était qu’un passage dans une autre vie, et j ai vu à ce moment la que j’avais eu raison en dehors de toute logique scientifique de croire au plus profond de mon être que la mort pouvait être vaincue, car j existais, non plus en tant qu’être humain vivant, mais en tant qu’esprit.
La grande question était de savoir si je pouvais non seulement maitriser cette nouvelle vie, mais surtout si j’avais la possibilité de remettre en cause cette mort bête et arrivée trop tôt, car cet esprit fabuleux semblait avoir des pouvoirs insoupçonnés.
Pouvais-je grâce à ma croyance, revenir à une vie normale, malgré toutes ces fonctions vitales arrêtées, malgré l’échec de ces sauveteurs qui avaient tout fait pour me maintenir dans cette vie terrestre.
Ma croyance profonde en Jésus allait elle pouvoir me ressusciter sur cette terre.
Je voyais mon corps recouvert d’un drap, sur cette sorte de brancard dans cette ambulance qui ne prenait même plus la peine ni de mettre sa sirène, ni d’allumer ses feux, alors que j avais l’impression que je pouvais encore revivre, et malgré tous leurs efforts, je leur en voulais de m’avoir laissé mourir ; je leur en voulais presque de ne pas compatir à ma disparition, je leur en voulais dans ce fourgon ambulatoire, de parler de leur vie, alors que moi j’étais semble-t-il mort.
Je ne pouvais pas quitter ce monde comme cela et toute l’énergie de mon cerveau ou âme, tu l’appelleras comme tu veux s’est monopolisé pour moi-même, pour me faire revenir à la vie, mais je ne pouvais le faire qu’a condition d’aller encore un peu plus loin dans ce que nous êtres humains appelons l’au delà, et demander quitte à changer cette vie, à qui de droit de me ressusciter avant l’heure.
Je ne comptais pas m’adresser à Dieu, car ma croyance profonde se limitait à l’existence de Jésus, être humain comme moi, avec ses qualités, ses défauts, bref, quelqu ‘un qui pourrait me comprendre et m’aider, car lui, contrairement à Dieu savait à la fois ce qu’était la vie et la mort.
Je n’avais pas moi tous les péchés du monde à racheter, et je comptais sur la bonté que l’on pouvait lire dans les tableaux qui le représentait, pour m'écouter, et me sauver, et admettre son erreur de m'avoir rappelétrop tot à lui.
Notre rencontre, mes arguments pour revenir à la vie seraient ils suffisants pour qu’il accepte sans conditions de ne pas me laisser mourir, même si pour la médecine je n’étais déjà plus qu’un numéro, et surtout un moment difficile pour ceux qui allaient annoncer à mes proches ma disparition.
Allait il accepter de me redonner la vie lui qui pouvait tout ?
Ma foi serait elle assez forte pour le convaincre?
Daniel VIDAL