Malgré toute ma bonne volonté, mon stylo a fourché.
J’ai honte, mais je ne peux maitriser en ce moment mes doigts qui se posent sur mon clavier Azerty, et qui au lieu d’écrire dans le titre « Primaires » m’obligent dans une demi-conscience en le transformant en « Primates »
Pourtant tout avait bien commencé, avec des premiers échanges très policés, six candidats propres sur eux, pas un mot plus haut que l’autre, malgré de sacrées divergences, mais un leitmotiv:
Battre Sarkozy.
Programme, il faut en convenir extrêmement ambitieux pour ces représentants désignés de la gauche, à savoir, un Balladur tout mou de gauche, une fille de… très dogmatique, un petit jeune élevé à la vodka collectiviste, une pleureuse qui se croyait encore en train de nous fabriquer un chabichou, un pauvre radical qui se demandait ce qu’il faisait la, et un dernier petit jeune tombé dans la marmite libérale strausskahnienne, bref la parfaite représentation des composantes de notre pays sur une seule scène.
Succès d’audience assuré, ce qui semble normal car tout ce qui est nouveau est regardé, et la désignation d’un candidat à la présidentielle comme on le fait pour éliminer le « moins bon » dans « secret-story » est semble-t-il entré dans les mœurs.
Nous avons d’ailleurs vu à travers les images télévisées le défilé classique de tout ce que la France compte de « Bobos », heureux de faire leur devoir de désignation de candidat anti-sarko.
Je ne voudrais pas revenir sur les débats, parfaitement maitrisés par les uns et les autres, dans un ballet réglé par avance et qui nous a rendu ces candidats forts sympathiques.
Au-delà de la grande messe médiatique parfaitement huilée, j’attendais béatement des idées, des innovations, une nouvelle approche de la crise et des solutions originales.
Ma déception fut grande, car un moment je me suis senti rajeunir de 35 ans en arrière, à l’époque du programme commun de la gauche, qui nous avait fait rêver. Ces soirs là, plus de rêves, juste un assemblage de recettes déjà utilisées dont on a simplement changé le nom, d’envolées anticapitalistes digne d’un autre siècle, de slogans venus tout droit du NPA, sans oublier bien sur à la fois le discours antiraciste et écologique de base, bref un bricolage qui pourrait être risible s’il ne s’agissait de prétendants à la tête de l’état.
Le parti socialiste avait l’opportunité enfin de s’adapter à l’évolution de la société, de réaliser sa « révolution culturelle », comme l’ont fait l’ensemble ou presque des partis sociaux démocrates d’Europe, et l’on retrouve à l’issue de ces débats, une structure encore attachée à des idées d’un autre siècle.
Pire, ce parti a osé mettre en place grâce aux votes non des militants mais de l’ensemble des Français qui voulaient bien y participer, un véritable fichage de sympathisants et surtout de non-sympathisants de gauche ce qui à mon sens est une véritable atteinte à notre liberté de pensées et de vote ; qu’aurait on entendu si l’UMP avait osé envisager la même chose ?
Les urnes ont livré leur verdict et face au danger d’une dogmatique, ils ont choisi semble-t-il la voix de la sagesse molle, ce qui il faut bien l’avouer est tout à fait favorable à la situation que traverse l’ensemble des pays développés.
Attendons avec impatience le programme définitif de ce candidat, balloté entre des extrémistes verts, renaissance d’une frange du parti communiste déjà mort depuis longtemps, les extrémistes rouges qui veulent tout encadrer, régenter, diriger comme au bon vieux temps du soviet supreme,et des sociaux démocrates libéraux inspirés par l’ancien patron du FMI.
Gageons que l’année 2012 sera une grande année, avec à la clef à mon avis une nouvelle déception comme en 2007.
Daniel VIDAL