
Je ne sais plus si un jour je l’ai étudié mais, je me souviens de ses paroles, « o temps etc.…. » et c’est vrai que ce temps qui passe, est d’une frustration infinie, car non seulement il te fait prendre conscience de l’infiniment petit que tu représentes dans l’échelle du monde, et en même temps, de la futilité et de la presque inutilité de ton existence terrestre.
Tout petit j’avais envie je ne sais pourquoi de le stopper, afin de rester dans cette bulle familiale, protectrice, sans jamais avoir réellement le pouvoir ne serait ce qu’un instant d’arrêter cette horloge du temps.
Tu ne prends pas réellement conscience des secondes et des minutes qui passent, et en grandissant, très souvent tu te remémores ce que pudiquement on appelle le bon temps, qui en fait était le temps de ton enfance, pour peu que celle-ci fût heureuse.
Le cerveau humain a cette faculté extraordinaire de gommer les mauvais moments et de se souvenir uniquement du bon temps passé, qui te rassure.
Par des instants, par des gestes, par des pensées tu te retrouves 50 ans en arrière en t’enfermant dans ta petite bulle protectrice, et tu regardes tel un observateur privilégié le monde qui défile sous tes yeux, les gens qui ont disparus, ceux que tu as aimé, ceux que tu n’ as pas eu le temps de réellement connaitre, bref, tu t’aperçois , malgré ce recul, que tu vieillis.
Ho je ne parle pas des rides, ni des cheveux blancs, ni de ton cœur fatigué, mais simplement de cette sensation que tu ne peux plus rien maitriser, que le temps ne t’appartient plus, et qu’ il file de plus en plus vite vers la destination inconnue, qu’à la fois tu redoutes, et qu’ en même temps tu aimerais connaitre, pour savoir, juste pour savoir, mais qui est au bout du chemin, immuable, présente à chaque instant de ta vie quand tu as pris conscience que tu n’ es que de passage sur cette planète bleue.
La nature ou je ne sais trop qui, a bien fait les choses, car ton esprit t’oblige à continuer tout en sachant que tout va s’arrêter , dans un délai plus ou moins long, et c’est le mystère de l’être humain que de poursuivre sa vie, en sachant de toute façon que ton corps, ton esprit petit à petit va s’user jusqu'à disparaitre, et c’est la que la croyance, ou la religion, peuvent prendre le pas sur ton esprit cartésien, et que tu dois pouvoir aborder cette période avec plus ou moins de philosophie, même si profondément croyant, ton esprit a des doutes sur ce devenir.
Alors c’est vrai tu continues à vivre, à vieillir en attendant la fin.
Daniel VIDAL