L’écriture est la plus belle invention que l’être humain ait pu faire.
Avoir cette faculté, ce don de faire partager à la fois des émotions, des envies, et surtout des rêves à travers quelques lignes est une chance que peu d’êtres humains ont.
J’ai découvert à l’âge de 9 ans je crois la beauté du livre.
Je me souviens de mes yeux émerveillés comme devant un cadeau d’anniversaire ou de noël, de cette multitude de livres, avec des couvertures un peu vieillottes, un peu jaunies par le temps et qui m’entouraient, moi si petit, dans cet immense univers.
Originalité du lieu, puisque simple mais vaste garage, et qui ressemblait à la caverne d’Ali baba, bouquins brillants comme autant de joyaux ,dans un lieu pourtant si banal;
les auteurs se nommaient Jules VERNE, Henri BOSCO, BALZAC, ZOLA, Troyat, bref une multitude de noms que je découvrais du haut de mes 9 ans, aidé en cela par une femme extraordinaire, prof de physique qui m’ a fait découvrir l'amour de lire, la joie de pouvoir avec mes petits doigts tourner ces pages pleines de caractères, et qui avait compris que l’ enfant qu’elle avait à ses cotés allaient pouvoir pendant ces instants de lectures, s’évader dans un monde imaginaire que seul le véritable écrivain sait construire, et sait faire vivre à son lecteur.
Dire que je comprenais tout serait très prétentieux de ma part, mais elle a eu cette gentillesse de m’expliquer, de me faire aimer et comprendre ce qu’était écrire et surtout la joie que l’on pouvait ressentir en parcourant ces feuilles presque venues d’un autre monde et je me souviens de ces instants fabuleux ou je vivais à cote du capitaine NEMO, ces aventures que même mon imagination d’enfant n’osaient envisager.
Quand tu grandis tu gardes dans un coin de ta mémoire très souvent des images, des visages, des instants qui te permettent de mieux appréhender la vie et le temps qui passe.
Je me souviens de ces instants ou des les premiers mots, des les premières phrases, je me retrouvais ailleurs dans un autre monde, et plus de 40 ans après, chaque fois que j’ouvre un bouquin, je ressens la même émotion, je ressens le même plaisir, et surtout je pense à cette fabuleuse dame qui m’ a donné depuis tant d’ années la même envie de découvrir l’écriture des autres, la même envie de lire et relire ces fabuleux récits, apprécier cette alchimie fabuleuse de mots, de verbes qui font que tu ressens une émotion que jamais je n’ ai retrouvé ailleurs.
Je sais que chaque fois que je relis un de ces premiers livres qu’elle m’avait donné, je pense a elle avec une grande émotion et même si en écrivant ce petit texte très banal j’en ai les larmes aux yeux je sais que de la haut ou elle est, elle doit sourire, en se disant que son petit Daniel, pense à elle pour tout ce qu’elle a pu lui apporter, et lui faire aimer la littérature, et lui donner cet extraordinaire plaisir que l’on peut avoir simplement en lisant ce que peuvent écrire de vrais écrivains, et je me souviens que dans ma chaise longue, malgré le fabuleux paysage de ce beau pays grassois, malgré l’Estérel en face de moi, malgré cette belle Méditerranée devant mes yeux, la seule chose qui comptait à ce moment la, c’était ces lignes et ces pages que je dévorais à une vitesse inimaginable en redoutant l’instant ou il fallait que je suive mes parents et quitter ces fabuleux bouquins.
Merci Madame.
Daniel