Cette fois ça y est, nous y sommes, Aout vient de s’éteindre, et Septembre est la .
Ha le mois de Septembre, le sale mois de Septembre, qui tel un individu hypocrite veut encore nous faire croire par un peu de soleil par ci par la que nous sommes encore à l’heure des beaux jours.
Naïveté de l’être humain, tromperie de la nature, la perception de la réalité n’en sera que plus douloureuse, et chaque année nous nous laissons abuser par cette température encore un peu clémente, par cette douceur de la journée, par cette terre qui doucement , n’ose pas encore réellement s’incliner sur son axe ; le mouvement est lent, sournois, immuable, et malgré l’espoir que nous avons de conserver encore un peu notre été, nous subissons inexorablement la fin des beaux jours et l’entrée dans l’automne.
Et ceci n’est que l’aspect visible de la chose, car une multitude d’éléments nous contraint à accepter malgré nous la marche « funèbre » du temps, et ce, quel que soit notre âge et notre situation.
Rappelons nous cette angoisse enfantine de la rentrée scolaire, et aucun cartable neuf, aucune trousse originale, aucun stylo encre à l’effigie de tel ou tel héros de bande dessinée ne pouvait nous faire oublier l’arrivée de l’école.
Rappelons nous et ceci jusqu’ à la fin de notre vie, les jolis courriers à l’effigie de Marianne, très gentiment adressés par le trésor public, afin de participer allégrement à la bonne marche financière de notre pays.
Rappelons-nous les premières pluies, les premières feuilles jaunies, les premières ballades sur la plage vide de tout baigneur, ce thermomètre qui inexorablement nous rapproche d’une nouvelle saison.
Le calendrier républicain était conscient de ce changement en découpant septembre entre FRUCTIDOR (fruits) et VENDEMIAIRE (vendanges) aux alentours du 15 septembre, ce qui pouvait permettre de passer en douceur d’une saison à l’autre, sans trop de traumatismes.
Aujourd’hui, nous apercevons le mois de Septembre à travers les têtes de gondole de nos grands magasins , puisqu’a cote des merguez en promo pour la grillade d’été nous trouvons déjà les nouveaux cartables, les belles trousses, et les derniers stylos pour nous rappeler que l’été n’est que de courte durée, et qu’entre deux barbecues, il faut songer et vite à cette fameuse rentrée ;et que dire lorsqu’a la fin de Juin, sont déjà programmées les futures manifs anti machins, anti choses et anti trucs ; la ce n’est plus le temps qui passe, c’est la connerie qui perdure, sans prendre le temps de vivre l’instant présent, en se projetant déjà dans l’avenir, surtout dans les contraintes de l’avenir, bref, une société qui à force de vouloir vivre trop vite, va simplement oublier de vivre ; tu peux lutter mais , tu ne seras qu’un don quichotte….
Le combat est perdu d’avance, et soit tu rentres dans le rang et tu apprends comme de bons parents, dans ta bonne société, à tes enfants ce qu’ on t’ a transmis, ce à quoi tu as pu croire, pour être dans le moule, avec la satisfaction du devoir accompli, soit tu es désespéré, et tu t’enfuis, ailleurs, dans un autre monde un peu plus serein, un peu plus vrai, tu oses le croire , bref, tu dois attendre la mort.
Daniel Vidal